8/15/2025

Ridván 1993 Message

Ridván 1993

Aux BAHÁ’ís DU MONDE

Amis chèrement aimés.

Nous voici parvenus au Roi des Festivals sous le rayonnement non moins intense des bénédictions merveilleuses de l’Année sainte que nous venons de traverser, confirmés, renouvelés et revigorés dans nos occupations sacrées. Car ce fut une période où la Beauté d’Abhá a déversé sur Sa communauté mondiale la splendeur de Sa grâce dans une fulgurance telle que les efforts de Ses disciples pour observer un double anniversaire aussi significatif que le centenaire de Son ascension et de l’inauguration de Son Alliance se sont vus investis d’un étonnant succès. Ce fut la pause mémoriale qui produisit une proclamation du Plus Grand Nom résonant sur la terre entière comme jamais auparavant; mais ce qui était si clairement un phénomène extérieur, fut très manifestement le reflet d’une acquisition intime d’une compréhension de notre relation avec Bahá’u’lláh plus profonde que nous ne l’avons euejusqu’à présent. Lappréciation accrue en nousmêmes de l’universalité de la communauté, de son incarnation du premier principe et voute supérieure de Sa Foi, nous a laissé au coeur une nouvelle et irrésistible empreinte; les effets de cotte réalisation se sont manifestés d’une manière frappante à la commémoration en Terre sainte en mai dernier et plus amplement au Congrès mondial en novembre der- nier, comme pour confirmer notre conviction en ces temps désespérément agitésque le monde de l’humanité se meut inexorablement vers Sa destinée encore élusive d’unité et de paix. En effet, au cours de l’Année sainte, nous avons été portés sur les ailes de l’esprit vers un sommet d’où nous avons vu s’approcher à grands pas la gloire de la promesse immémoriale du Seigneur qu’un jour toute l’humanité sera unie.

Les détails exaltants des événements tout au cours de l’année sont trop nombreux pour en faire ici la description, car les agissements de l'Esprit-Saint ont été universellement ressentis, imprégnant les activités des amis d’une force mystérieuse. Qu’il suffise des lors de rappeler les événements marquants tels que le rassem- blement en mai dernier du plus grand nombre de bahá’ís à participer à un événement en Terre sainte; la procession autour du mausolée de Bahá’u’lláh par les représen- tants de pratiquement toutes les nations; la présence de la majorité encore en vie des Chevaliers de Bahá’u’lláh lors du dépôt du Parchemin d’honneur à l’entrée du plus saint M ausolée; la dimension sans précédent du Congrès mondial et l’immense variétó de ses participants, y compris un vaste ensemble de jeunes engagés dans leur propre programme subsidiaire; le défilé des représentants des races et nations du monde à cette occasion spectaculaire; la diffusion par satellite qui a relié le Congrès et le Centre mondial avec tous les continents. Voila des expériences d’une rare catégorie, et elles ont immortalisé la renommée des commémorations du cen- tenaire.

Les innombrables efforts imaginatifs entrepris parles amis de par le monde, des villages les P lus reculés aux grandes villes, pour marquer ces anniversaires importants, ont de nouveau illustré le profond degré de consolidation atteint par la Foi de Bahá’u’lláh, et ils ont généré le travail d’enseignement dans bien des endroits, avec des résultats surprenants et inhabituels. La publicité sans précédent donnée au but et aux activités de l’Année sainte par les moyens de diffusion des grands et des petits pays, l’attention accordée au centenaire par les corps legislatifs et les autorités officielles, les gestes de reconnaissance et d’appréciation de la Foi par les agences gouvernementales, ‘implication des représentants de la Communauté internationale bahá^e dans les événements globaux importants, y compris la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro en juin dernier, dans le cadre de laquelle un monument public portant une inscription des Écrits de Bahá’u’lláh et une immense empreinte du Plus Grand Nom a été inauguré — de tels développements ont in diqué clairement que l’image dela communauté a été rehaussée aux yeux du public.

À l’écart de tous ces événements et développements remarquables, maisd’une magnitude encore pl us grande dans ses implications aux portées lointaines pour la race humaine tout entière, fut la sortie à Naw-Rúz de la traduction annotée en anglais du Kitáb-i-Aqdas, le très saint Livre. Nous nous approchons ainsi d’uneétape plus près du moment envisagé par ‘Abdu‘l-Bahá : • Lorsque les lois du Livre Tres Saint seront en vigueur », dit le Maître, • ... la paix universelle plantera sa tente au centre du monde, et le saint arbre de vie poussera et croîtra, à tel point qu’il étendra son ombre sur l’Orient et l’Occident. »[1]

L’année du centenaire a également été une période au cours de laquelle la situation dans l’ensemble du monde est devenue plus confuse et paradoxale :ilyaeu des signes simultanés d’ordre et de chaos, de promesse et de frustration. Parmi les circonvolutions de l’état des affaires du monde actuel, mais avec ces sentiments d’émerveillement et de joie, de courage et de foi que l’Année sainte a insufflés en nos coeurs, nous sommes, en ce Ridván, en cette cent cinquantième année de notre Foi, embarqués dans un Plan de trois ans. Sa brièveté s’impose à cause des cours rapidement changeants de ces temps. Mais Pobjectif primordial du plan est indis- pensable à l’avenir de la Cause et de l’humanité. C’est Pétape suivante du déroulement de la charte divine de l’enseignement écrite de la plume du Centre de l’Al- liance. Le plan sera l’étalon de notre détermination à répondre aux immenses opportunités en cette période critique de l’évolution sociale de la planète. Par la poursuite résolue de ses objectifs énoncés et la pleine réalisation de ses buts, en accord avec les circonstances de chaque communauté nationale, le chemin s’éclaircira pour une juste représentation du rôle de la Foi par rapport aux défis inévitables confrontant toute l’humanite pour cotte fin de vingtième siècle fugaco et chargée de destin.

Une énorme expansion de la communauté bahá’fe doit s’accomplir bien audelà des records du passe. La tâche de répandre le Message à la gónéralité de l’humanité dans les villages, les villes et les métropoles doit rapidement s’accroître. Le besoin en ce domaine est critique, car sans cela les agences laborieusement éri- gées de l’ordre administratif ne fourniront pas la mesure capable de développer et de démontrer suffisamment leur capacité inhéren teà pourvoir aux besoins pressants de l’humanité en son heure de désespoir grandissant. À cet égard, il faut comprendre à fond et mettre amplement l’accent sur la complémentarité de l’enseignement et de l'administration, car l'un renforce l'autre. Les problèmes de la société qui affectent notre communauté et ces problèmes qui apparaissent naturellement au sein de la communauté elle-même, qu'ils soient sociaux, spirituels, économiques ou administratifs, seront résolus lorsque nos nombres et nos ressources se multiplieront, et lorsqu’à tous les niveaux de la communauté, les amis développeront la capacité, la volonté, le courage et la détermination à obéir aux lois, à appliquer les princi- pes et à administrer les affaires de la Foi en accord avec les préceptes divins.

Le nouveau plan tourne autour d'un thème triple : rehausser la vitalité de la foi des croyants, developer considérablement les ressources humaines de la Cause, et stimuler le fonctionnement adéquat des institutions bahá’les locales et nationales. Ceci pour faire converger les conditions de succès alors que se poursuivent les multiples buts du plan en cette époque turbulente.

A l’encontre des signes manifestes de décadence morale qui quotidiennement corrodent les fondements de la vie civilisée, ces paroles descriptives de Bahá’u’lláh revetent une urgence aiguë : * La croyance en Dieu se meurt dans tous los pays; rien de moins que son bienfaisant remède ne la peut rétablir. Une impiété corrosive ronge les forces vitales de la société : quoi d’autre que l’élixir de cette puissante révélation pourrait la purifier et lui rendre la vie ? »[2] De telles paroles ont des implica- tions particulières pour les actions de quiconque a reconnu le Seigneur de l’âge. Une conséquence cruciale de cette recon n ais sanee est une croyance qui force à accepter Ses commandements. La profondeur de la croyance s’affirme par la transformation intime, cette acquisition salutaire d’un caractère spirituel et moral, qui est le résultat de Pobéissance aux lois et aux principes divins. À cette fin, la sortie du Kitáb-i-Aqdas annoté en anglais et sa publication prévue prochaine en d’autres langues majeures, fournit une puissante infusion de conseil divin pour réaliser la vitalité de la foi qui est si essentielle au bien-être et bonheur spirituels des individus et au renforcement de la structure de la communauté. Pas moins essentiel pour nourrir cette vitalité est la culture d’un sens do la spiritualité, ce sentiment mystique qui unit l’individu à Dieu et qui s’acquiert par la méditation et la prière.

La formation des amis et les efforts qu’ils font, par Pétude individuelle sérieuse, pour acquérir la connais- sance de la Foi, pour en appliquer les principes et en administrer les affaires, sont indispensables au développoment des ressources humaines nécessaires au progres de la Cause. Mais la connaissance seule ne suffit pas; il est essentiel que la formation soit faite de maniere à inspirer l’amour et la dévotion, à susciter la fermeté envers l’Alliance, à inciter l’individu à participer active- ment au travail de la Cause et à prendre de sages initiatives pour la promotion de ses intérêts. Des efforts particuliers pour attirer des personnes de talent à la Foi feront aussi beaucoup pour contribuer aux ressources humaines tellement nécessaires en ce moment. De plus, ces efforts stimuleront et renforceront la capacité des assemblées spirituelles à s’acquitter de leurs lourdes responsabilités.

Le fonctionnement adéquat de ces institutions dé- pend surtout des efforts de leurs membres à se familia- riser avec leurs tâches et à adhérer scrupuleusement au principe dans leur comportement personnel et dans la conduite de leurs responsabilités officielles. D’une importance pertinente également sont leur détermination à effacer toutes traces de désunion et de tendances sectaires e ntre eux, leur capacité à gagner l’affection et le soutien des amis dont ils ont la charge et à impliquer le plus grand nombre d’individus possible dans le travail de la Cause. En visant constamment à améliorer leur rendement, les communautés qu’elles conduisent rele- veront un mode de vie qui fera honneur à la Foi et qui, par heureuse conséquence, ranimera l’espoir parmi les membres de plus en plus désillusionnée de la société.

Alors que les assemblées spirituelles nationales, avec le soutien toujours prêt des conseillers continen- taux, dessinent le cours à suivre pendant cette courte période, le Centre mondial va s’occuper de coordonner de tres diverses activités à travers la planète, donnant des directives supplémentaires aux affaires extérieures de la Foi alors que la Communauté internationale baha’fe se voit de p lusen plus amenée à s’occuper des problèmes du monde. Il le fera tout en poursuivant avec une rapidité intentionnelle les projets de construction gigantesques sur la sainte montagne de Dieu, qui font partie d’un processus clairement perçu par Shoghi Effendi en synchronisation avec deux non moins considérables développements :

‘établissement de la Moindre Paix et l’évolution des institutions bahá’ies nationales et l- cales. D’ici la fin du plan, toutes les phases de construc- tion restantes des projets du mont Carmel auront été mises en route; l’ossature de construction du Centre international d'enseignement, du Centre de l’étude des textes et de l’extension du bâtiment des Archives internationales aura été dressée; et sept terrasses en dessous du mausolée du Báb auront été achovéos.

L’expansion spectaculaire du travail de la Causeces dernières années et les développements attendus au cours de ce nouveau plan exigent des ressources matérielles qui n’ont pas été suffisantes depuis un certain temps, en dépit des augmentations substantielles qui ont été faites en contributions aux fonds bahá’is. Les crises économiques si largement signalées semblent destinées à encore s’aggraver, mais ni les problèmes économiques, ni les autres problèmes pressants qui confrontent l’humanité ne seront à la finale résolus à moins que la Cause de Bahá’u’lláh ne reçoive l’attention qui se doit des nationset des peuples et l’aide matérielle adéquate de ceux qui se déclarent ses adeptes. Puissent les amis partout considérer, avec leurs institutions bahá’fes et individuellement, sans se laisser démonter par les incertitudes, les pórils et l’austéritó financière affligeant les nations, ce qui est maintenant à faire par tous et chacun pour s’acquitter de cette responsabilité inéluctable et sacrée qui repose sur eux.

L’appel que nous lançons pour une action immé- diate, redoublée et soutenue dans tous les aspects du plan s’adresse en premier lieu au croyant individuel de toute localité qui possède en luimême les degrés d’ini- tiative qui assurent le succès de toute entreprise bahá’e globale, et • sur qui, en dernier ressort •, comme l’a clairement déclaré notrebien-aimé Gardien, • dépend le destin de la communauté tout entière ».[3] Les buts du Plan de trois ans ne seront pas facilement gagnés, mais ils sont à réussir avec magnificence, quel que soit le sacrifico. Dès lors, il ne devrait y avoir ni hésitation, ni retard à s’y mettre de la part des individus ou des assemblées nationales, sous crainte de voir s'accumuler sans contrôle les problèmes de l’humanité ou apparaître des crises internes qui nous ralentissent Qu’il soit toujours présent à Yesprit que nous gagnons nos victoires par les épreuves et les difficultés; nous transformons la crise pour le compte du progrès en saisissant l’oppor- tunitéqu’elle procurede démontrer la viabilitéet la force de réussite de nos principes. Dans la vague croissante de la Cause de Dieu, crises et victoires ont toujours alterné et ont de tous temps été la matière premiere du progrès. Alors que nous savourons les triomphes de l’Année sainte, n’oublions pas la réalité de cette expérience répétitive. N’oublions pas également que nos bénédic- tions sont à la mesure de nos défis, comme l’a continuellement démontré notre histoire glorieuse.

Amis bien-aimés : ne soyez pas consternés ou dissuadés. Prenez courage sous la protection de la loi et des décrets de Dieu. Ce sont les heures les plus sombres avant le point du jour. La paix, comme promis, viendra au bout de la nuit. Avancez résolument a la rencontre de P’aube.

La Maison Universelle de Justice

Références :

1.           ‘Abdu‘l-Bahá, Leçons de Saint Jêan-cTAcrt, pp. 70-71

2.           Bahá’u’lláh, Extraits des Ecrits de Bahd’u’lldh, p. 131

3.           Shoghi Effendi, Citadel of Faith, p. 130

(Baha’i Canada Julliet 1993)